Vers une meilleure connaissance du métier d’ACHETEUR...

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  • Date: mar. 0
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« Coût, qualité, délais, flexibilité et…innovation », tel est le cheval de bataille des acheteurs face à leurs fournisseurs pour répondre aux nouvelles exigences des directions générales. Un métier stratégique qui ne cesse de se professionnaliser, d'autant plus que les achats représentent 30 à 80% du chiffre d'affaires de l'entreprise selon le secteur.

Dans nos articles précédents, nous nous sommes intéressés à l'aspect stratégique des Achats et à son importance pour l'entreprise. L'évolution et le positionnement de la fonction achats au cœur de la stratégie opérationnelle de l'entreprise, avons-nous souligné trouve sa légitimité dans sa capacité à être un véritable levier de rentabilité. Cependant un constat se dégage : la reconnaissance de la fonction est certes liée à sa perception comme moteur d'économies mais également à l'action d'hommes et femmes qui y consacrent toutes leurs ardeurs pour crédibiliser et mettre en exergue sa contribution à la performance opérationnelle de l'entreprise.

Les Achats, une fonction qui se professionnalise…

A l'instar des autres fonctions de l'entreprise, une fois effectués les choix stratégiques, la fonction Achats doit se recentrer sur les compétences et l'organisation capable d'accompagner sa dynamique de développement et répondre efficacement à ses attentes opérationnelles. Le choix de l'organisation adéquate à mettre en œuvre, des ressources et des compétences Achats à mobiliser n'est pas une question indépendante de la façon dont l'entreprise s'organise d'un point de vue global, et ce quelque soit la fonction.

La fonction Achats s'est fortement professionnalisée et monte de plus en plus en compétences au niveau des entreprises. Acheter devient un métier qui requiert un savoir faire spécifique. Aujourd'hui les métiers relatifs à la fonction Achats sont variés. Il n'y a pas un mais des métiers d'acheteur. Acheteur de matières premières, de produits finis, de formation, de services informatiques, de voyages… La liste est longue. "Historiquement, la distribution, l'industrie lourde et l'agroalimentaire étaient les bastions du métier. Aujourd'hui, tous les secteurs font appel à des acheteurs » insiste le Responsable Achats d'une grande multinationale.

La tendance actuelle en vigueur dans la fonction Achats au regard de son évolution récente, est l'augmentation du temps alloué aux activités stratégiques au détriment des activités tactiques. Les tâches de l'acheteur ne se résument plus à l'administratif et au transactionnel mais plutôt aux activités stratégiques : connaissance des évolutions du marché fournisseurs, l'identification des nouvelles sources d'approvisionnement, l'optimisation du processus achats global et la mise en œuvre des leviers stratégiques achats (mise en concurrence, redéfinition des besoins, globalisation et mutualisation des volumes pour obtenir des couts achats compétitifs…) selon le périmètre achats qui lui est affilié. 

L'acheteur, fin stratège et homme de négociation par excellence

L'acheteur intervient le plus souvent pour rationaliser et gérer une ou plusieurs familles d'achats (achats que l'on peut regrouper dans des groupes homogènes), et par là même occasion en optimiser le coût d'achat. En charge d'acquérir les produits et services de l'entreprise dans des les meilleurs conditions de coûts et de qualité, il sélectionne à juste titre les meilleurs fournisseurs susceptibles de répondre aux exigences ci-dessus mentionnées. Il négocie les conditions d'achat et d'approvisionnement en liaison avec les services logistiques. Il tente toujours d'obtenir des réductions de prix tout en respectant un niveau de qualité fixé. En cas de besoin, il propose des changements de fournisseurs, d'autant plus qu'il constitue au préalable un panel fournisseurs sur la base de critères de recrutement bien ciblés.

 

Pour illustrer notre propos, analysons son action dans les secteurs industriels et celui de la distribution. Dans le premier, l'on exigera de lui qu'il soit capable de trouver les matières premières, produits intermédiaires ou encore les services nécessaires à la production de son entreprise. Dans le domaine de la distribution, c'est encore lui qui est en amont de l'approvisionnement des plates formes de distribution.  

 

Acheteur, l'homme du coût optimal

La mission essentielle de l'acheteur consiste à obtenir la meilleure prestation au meilleur coût. Après avoir établi un cahier des charges en collaboration avec les différents clients internes, il rédige un appel d'offres et le diffuser auprès d'un large panel de fournisseurs. Ce qui lui impose de faire du sourcing (recherche de fournisseurs potentiels), en local ou à l'étranger, et de mener une veille concurrentielle active sur le marché fournisseurs.

L'image du méchant réducteur de coûts (« cost killer ») ou de celui qui n'a pas la compétence requise pour acheter pour tel ou tel service de l'entreprise doit s'estomper. Cette  perception doit faire place à une perception de l'acheteur comme véritable partenaire tant en externe avec les fournisseurs, qu'avec les clients internes. L'acheteur par sa polyvalence et sa compétence technique aide à « acheter mieux ».  Néanmoins l'expertise technique ne suffit pas. L'acheteur doit disposer de qualités de négociateur et d'arbitre, mais aussi de rigueur et d'une bonne résistance au stress. Il doit également être à mesure de parler plusieurs langues. Après quelques années d'expérience, il peut évoluer vers un poste de management en tant qu'acheteur projets puis responsable des achats jusqu'à directeur des achats.

 

Enfin, retenons pour conclure,  que le métier acheteur ne s'improvise pas ! Il convient donc, pour ceux ou celles qui l'intègrent ou désireux de l'intégrer d'acquérir les outils et méthodes par une formation pratique adéquate auprès d'acheteurs expérimentés ou de cabinets de formation appropriés.  

 

Par Lucien Touré, Senior Consultant, AFSA Group (lucien.toure@afsagroup.com)